… quand l’enfant est parti

Article : … quand l’enfant est parti
Crédit: Photo de Mikhail Nilov: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/personne-emotions-frustration-fumer-7676279/
8 avril 2024

… quand l’enfant est parti

L’enfant est parti. Le monde, la maison, s’est tout d’un coup rempli d’un silence assourdissant.

Dans la chambre désormais silencieuse, les jouets éparpillés sur le sol semblaient attendre un maître qui ne reviendrait plus. Les murs, autrefois animés par les rires et les couleurs vives des dessins accrochés avec fierté, portaient maintenant le poids de l’absence. Le petit lit, soigneusement fait, semblait trop ordonné, étranger à l’idée d’un sommeil agité par de doux rêves d’enfance.

Assis au bord de ce petit lit désormais vide, il tenait dans ses mains tremblantes un ours en peluche, témoin muet de nuits remplies d’étoiles et de contes chuchotés dans l’obscurité. L’ours, avec son regard de fausse candeur, semblait lui poser la question que son cœur brisé ne pouvait plus ignorer : comment continuer ? Comment continuer lorsque l’essence même de votre monde s’est évanouie dans un souffle silencieux ?

Le petit lit, soigneusement fait, semblait trop ordonné, étranger à l’idée d’un sommeil agité par de doux rêves d’enfance.

Il n’y avait plus de rires ici, plus de courses effrénées dans les couloirs, plus de petites mains à serrer dans les moments de peur. Seulement le silence, un silence lourd, étouffant, qui enveloppait tout. Un silence qui se glisse dans les moindres recoins de la maison et qui tend à effacer chaque souvenir joyeux, chaque écho d’une vie qui était.

Chaque objet, chaque jouet, semblait le narguer avec le spectre de ce qui avait été et ne serait plus jamais. La chambre d’enfant, autrefois lieu de vie et de joie, était devenue un sanctuaire de souvenirs, un mausolée dédié non pas à ce qui est perdu, mais à ce qui avait été arraché avec une cruauté inimaginable.

La chambre d’enfant était devenue un mausolée dédié à ce qui avait été arraché.

Le deuil, il l’avait appris, n’est pas un visiteur qui frappe à votre porte pour repartir après avoir été convenablement reçu. C’est un locataire indésirable qui s’installe dans votre âme, changeant à jamais votre perception du monde. Dans la douceur des objets laissés derrière soi, dans la quiétude d’une chambre d’enfant abandonnée, il trouvait non pas du réconfort, mais le reflet douloureux de son propre cœur brisé.

Du même auteur

La corde à tout faire (partie une)
Étiquettes
Partagez

Commentaires